L’article 6.3 du règlement intérieur national autorise déjà l’avocat à recevoir un mandat spécifique de ses clients notamment pour pouvoir négocier, agir, contracter et signer au nom et pour leur compte.
En application de cet article, l’avocat peut participer à une transaction immobilière et porter le mandat d’un client pour acheter ou vendre un immeuble.
La loi Hoguet a fait mieux. Elle a prévu que personne ne pouvait être agent immobilier sans obtenir une carte professionnelle... à l’exception des notaires… et des avocats qui en ont été dispensés. Il s’en déduit implicitement que, comme le notaire, l’avocat peut participer à une négociation immobilière.
Sur un rapport de M. Jacques-Antoine Robert, MCO et après avoir entendu le témoignage de M.Edouard Vitry, avocat au barreau de Paris et chartered surveyor en Grande-Bretagne, le Conseil a débattu du point de savoir à quelles conditions le mandat spécifique de l’article 6.3 pouvait devenir une mission de l’article 6.2. La question est d’actualité.
Les notaires ont encadré leur activité en obtenant un décret d’application qui a réglé leurs conditions d’intervention.
Ils sont autorisés à exercer à titre accessoire une activité de négoce de biens. Ce caractère accessoire ne s’apprécie pas en fonction du volume de l’activité mais au regard de la finalité de la négociation qui doit être la réalisation du contrat. Le démarchage est interdit.
La FNAIM vient d’imaginer la création d’un « Ordre des métiers de l’immobilier ».
Il n’est donc pas question de laisser le vide là où il est déjà prévu que l’avocat puisse intervenir et où l’encadrement est nécessaire.
Il n’est pas davantage question de renoncer à nos principes essentiels, prohibition du démarchage, prohibition du conflit d’intérêts, délicatesse et modération.
Mais il n’est pas non plus question d’abandonner à nouveau un terrain juridique sur lequel les avocats sont parfaitement compétents et où leur déontologie peut constituer une arme supplémentaire au service du justiciable.
Le Conseil a retenu le principe selon lequel l’avocat pouvait avoir une mission de mandataire en transactions immobilières.
M. Robert, a été chargé de proposer à partir de la semaine prochaine un nouvel article du règlement intérieur du barreau de Paris qui encadrera cette branche d’activité.
A l’issue du vote, le bâtonnier a tenu à rendre un hommage appuyé à M. Patrick Michaud, AMCO, qui, le premier, a eu l’idée d’évoquer la question et de reconnaître que l’avocat était un véritable acteur de la transaction immobilière.
Source : http://www.avocatparis.org Ordre des avocats de paris Le bulletin du barreau de Paris du vendredi 24 avril 2009 - n°14 |