La profession d'avocat touchée aussi par la crise économique
La crise n'épargne aucun secteur et surtout pas la profession d'avocat. Elle touche particulièrement le barreau de Nice qui compte 900 robes noires pour 500 000 habitants, soit la plus forte densité de province. En Baie des Anges, elle paupérise une partie de la profession, celle vivant essentiellement de procès civils et pénaux.
Le nombre d'avocats en retard de paiement des différentes cotisations - incapables de régler l'Urssaf ou le Trésor public - ne cesse ainsi d'augmenter. Parmi les plus sinistrés, cinq viennent d'être placés en redressement judiciaire (ils bénéficient d'un sursis pour tenter de redresser la barre). Six autres viennent de faire l'objet d'une liquidation pure et simple, une mesure jusqu'ici exceptionnelle, qui était prononcée lors d'une cessation d'activité, sans pour autant officialiser, comme c'est aujourd'hui le cas, un échec professionnel.
Six mises en liquidation
Les six « liquidés » ne peuvent plus exercer à titre libéral. S'ils ne changent pas de métier, ils sont seulement autorisés à devenir salariés au service de confrères. Selon le bâtonnier Edel, le ralentissement d'activité aurait largement précédé la crise. « Dès 2006, entreprises et particuliers ont essayé de régler des litiges entre eux afin d'éviter de recourir au judiciaire, long et aléatoire », souligne Me Éric Édel.
Pour s'adapter à la baisse des revenus, des robes noires licencient leur secrétaire. D'autres demandent à assister les justiciables sans le sou. Acceptant des missions mal rémunérées par l'État et autrefois confiées aux confrères jeunes ou débutants.
Plus facile dans les petites villes ?
Depuis le 1er février 2009, les avocats sont habilités à gérer le patrimoine d'autrui et ils pourraient, dans le futur, passer des actes sous seing privé. Mais ce ou ces ballons d'oxygène seront-ils suffisants ? « Tout le monde ne pourra pas saisir ces opportunités », pronostique Me Edel.
« Je suis inquiet pour l'avenir de la profession. Comment ne pas l'être », ajoute un bâtonnier favorable depuis longtemps à un numerus clausus, à une limitation du nombre d'entrants dans les barreaux. « La situation est difficile dans les grandes villes, qui concentrent trop d'avocats. Aujourd'hui, on vit mieux à Cahors (50 robes noires), à Dole (28) ou à Libourne (39) qu'à Marseille, Nice ou Aix (627). »
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